Obligations indexées sur l’inflation
Glossaire
- Obligations : Titre de créance émis par une entreprise ou un gouvernement dans le but de lever des capitaux. Les obligations produisent des intérêts et comportent l’engagement de payer à leur détenteur un montant donné à l’échéance, ainsi que des intérêts à intervalles déterminés.
- Point mort d’inflation : Différence entre les rendements réels et les rendements nominaux.
- Matières premières : Une matière première est une denrée alimentaire, un métal ou une autre substance physique que les investisseurs achètent ou vendent, généralement par le biais de contrats futures.
- Corrélation : Mesure statistique de la manière dont deux titres, tels que des actions, des obligations ou des matières premières, évoluent l’un par rapport à l’autre.
- Diversification : Technique de gestion des risques consistant à combiner un large éventail d’investissements au sein d’un portefeuille. Cette technique repose sur le principe qu’un portefeuille composé de différents types d’investissements générera, en moyenne, des rendements plus élevés qu’un investissements dans un seul des composants du portefeuille, pour un risque moindre.
- Actions : Droits de propriété et intérêts détenus dans une société – synonyme de capitaux propres.
- Echéance : Date à laquelle un prêt, une obligation, une hypothèque ou un autre titre de créance devient exigible et doit être remboursé.
- Rendements nominaux : Taux indiqué sur une obligation ; le taux du coupon.
- Rendements réels : Rendement nominal, soit le taux indiqué sur une obligation moins le taux d’inflation.
- Rendement corrigé du risque : Rendement de votre investissement par rapport au risque pris sur une période donnée.
Quel est l’impact de l’inflation sur un portefeuille d’investissement ?
L’inflation est un terme économique qui désigne la hausse générale des prix des biens de consommation et des services. Avec l’augmentation des prix, chaque dollar épargné permet d’acheter moins de biens et de services. En d’autres termes, les investisseurs perdent du pouvoir d’achat sur leur dollar. Pour tenir compte des effets de l’inflation, les investisseurs doivent prendre en considération le rendement « réel », autrement dit, corrigé de l’inflation. Les investissements qui ciblent des rendements supérieurs au taux d’inflation peuvent protéger voire augmenter le pouvoir d’achat futur des investisseurs.
L’inflation mondiale baisse depuis le début des années 1990. Au cours de la dernière décennie au Royaume-Uni, l’indice des prix à la consommation s’est établi entre 2 et 3%, un niveau globalement conforme à l’objectif d’inflation de la Banque d’Angleterre. Cependant, même sur la base d’un taux relativement faible de 2,5%, un panier de biens et services qui coûtait 100 livres il y a dix ans coûterait aujourd’hui 128 livres. Au fil du temps, l’inflation érode donc le pouvoir d’achat.
L’effet de l’inflation sur les performances des investissements peut se révéler tout aussi destructeur. Imaginons un portefeuille d’actions hypothétique enregistrant un rendement annuel de 4% pour un taux d’inflation de 2,5%. Le rendement réel de ce portefeuille, à savoir le rendement moins le taux d’inflation, est de 1,5%. Dans ce cas, cet investissement limiterait l’amélioration annuelle du pouvoir d’achat de l’investisseur à 1,5%. Un investissement dans un fonds du marché monétaire, un compte épargne ou tout autre placement en GBP offrant un rendement inférieur au taux d’inflation de 2,5% éroderait donc le pouvoir d’achat. Dans ce cas, l’objectif le plus basique, à savoir le maintien de la qualité de vie, ne serait même pas atteint.
Qu’est-ce qu’une obligation indexée sur l’inflation, ou oii ?
Les obligations indexées sur l’inflation sont conçues pour aider les investisseurs à se protéger face à l’impact négatif de l’inflation en indexant contractuellement leur principal et les intérêts à un instrument de mesure de l’inflation reconnu à l’échelle nationale, comme l’indice des prix au détail au Royaume-Uni, l’indice harmonisé des prix à la consommationhors tabac en Europe ou l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis.
Les premières obligations indexées sur l’inflation ont été émises par le Commonwealth du Massachusetts en 1780, pendant la guerre d’indépendance. Bien plus tard, dans lesannées 1960, les pays émergents ont commencé à émettre des OII. Dans les années 1980, le Royaume-Uni a été le premier grand pays développé à introduire des « linkers » sur le marché. Plusieurs autres pays lui ont emboîté le pas, parmi lesquels l’Australie, le Canada, le Mexique et la Suède. En janvier 1997, les Etats-Unis ont commencé à émettre des TIPS (Treasury Inflation-Protected Securities), qui constituent aujourd’hui la composante la plus importante du marché international des OII. A l’heure actuelle, les obligations indexées sur l’inflation sont généralement vendues par les Etats dans le but de réduire leurs coûts d’emprunt et d’élargir leur population d’investisseurs. Certaines sociétés ont également émis des obligations indexées sur l’inflation pour les mêmes raisons, mais le montant total de ces émissions a été relativement faible.
Comment fonctionnent les oii ?
Par le jeu du lien explicite entre une OII et un instrument de mesure de l’inflation reconnu à l’échelle nationale, toute hausse des prix se traduit directement par une augmentation du principal. Prenons l’exemple hypothétique d’un TIPS de 1.000 dollars à 20 ans offrant un coupon de 2,5% (1,25% sur une base semestrielle) pour un taux d’inflation de 4%. Le principal du TIPS va être corrigé à la hausse sur une base quotidienne afin de refléter le taux d’inflation de 4%. A l’échéance, la valeur du principal sera de 2.208 dollars (soit une augmentation annuelle de 4% calculée sur une base semestrielle). En outre, si le taux du coupon reste fixe à 2,5%, la valeur en dollars de chaque versement d’intérêts va quant à elle augmenter, dans la mesure où le coupon sera payé par rapport à la valeur du principal corrigée de l’inflation. Le premier coupon semestriel de 1,25% payé sur un principal ajusté de l’inflation de 1.020 dollars est de 12,75 dollars ; le dernier paiement d’intérêts semestriel s’élèvera à 27,60 dollars, soit 1,25% de 2.208 dollars.
Si le mécanisme de calcul des paiements peut varier en fonction des émetteurs, toutes les OII sont conçues pour apporter aux investisseurs des performances contractuellement indexées sur l’inflation, ce qui peut constituer un outil pour se protéger contre la hausse des prix.
La couverture contre l’inflation offerte par les OII est précieuse car l’ensemble des investisseurs et des consommateurs sont exposés à la hausse des prix ; ils doivent donc veiller à protéger leur portefeuille contre ce phénomène. Dans la mesure où les classes d’actifs traditionnelles telles que les actions et les obligations – qui ont tendance à occuper une place prépondérante dans de nombreux portefeuilles – peuvent être négativement affectées par des périodes d’inflation persistante, les OII, de par leur corrélation explicite à l’inflation, représentent un moyen efficace d’exposer un portefeuille aux rendements réels.
Quels facteurs influent sur la performance et les risques des oii ?
Avec l’évolution de l’inflation et les paiements de coupon, le troisième moteur de la performance totale des OII provient de la fluctuation des prix due aux variations des rendements réels. Si l’obligation est conservée jusqu’à son échéance, la composante correspondant à la variation du prix n’a plus d’effet. Toutefois, avant l’expiration du titre, la valeur de marché de l’obligation navigue au-dessus ou au-dessous de sa valeur nominale.
A l’instar des obligations nominales, dont les prix réagissent aux variations des taux d’intérêt nominaux, les prix des OII vont évoluer dans la direction inverse des rendements réels. Si une économie subit une période de déflation – c’est-à-dire une baisse soutenue des prix – au cours de la durée de vie d’une OII, le principal corrigé de l’inflation peut chuter au-dessous de sa valeur nominale. Par conséquent, les paiements de coupon seront alors basés sur ce montant corrigé de la déflation. Toutefois, de nombreux pays émetteurs d’OII, tels que les Etats-Unis, l’Australie, la France et l’Allemagne, offrent des planchers de déflation à l’échéance : si la déflation entraîne le montant du principal au-dessous du pair, l’investisseur récupérera malgré tout sa valeur nominale à l’échéance. Donc, même si les coupons versés sont déterminés sur la base d’un principal corrigé de l’inflation ou de la déflation, un investisseur reçoit à l’échéance le montant le plus élevé entre le principal ajusté de l’inflation et la valeur nominale initiale.
Comment la valeur relative des oii est-elle déterminée ?
Pour comparer les OII avec les obligations d’Etat nominales et déterminer leur valeur relative, les investisseurs analysent la différence entre les rendements nominaux et les rendements réels, appelée point mort d’inflation. Cette différence illustre les prévisions d’inflation reflétées dans les cours de marché ; il s’agit du différentiel de taux auquel les performantes attendues des OII et des obligations nominales sont égales. Si le taux d’inflation réelle au cours du cycle de vie de l’obligation est plus élevé que le point mort d’inflation, les investisseurs obtiendront un rendement supérieur en détenant des OII, tout en s’exposant à un risque inflationniste moins élevé.
Si le taux d’inflation réelle est inférieur aux prévisions, l’obligation nominale de même échéance apportera un rendement supérieur, assorti toutefois d’un risque inflationniste plus élevé. Par exemple, si un Gilt britannique à 10 ans rapporte 2,5% et une obligation indexée sur l’inflation britannique à 10 ans rapporte 0,25%, alors le point mort d’inflation sera situé à 2,25%. Si un investisseur estime que le taux d’inflation britannique se situera au-dessus de 2,25% sur les 10 prochaines années, alors l’obligation indexée surl’inflation sera plus intéressante.
Quels sont les risques ?
Comme pour les autres investissements, le prix des OII peut fluctuer et si les rendements réels augmentent, la valeur de marché d’une OII baissera. Les rendements réels peuvent augmenter en raison d’une hausse de l’inflation sans que les rendements nominaux affichent une hausse similaire. Toutefois, si une OII est détenue jusqu’à son échéance, les fluctuations de la valeur de marché seront sans effet et l’investisseur recevra la valeur nominale. En théorie, cette dernière peut baisser en période de déflation. Dans la pratique,cependant, la plupart des OII sont assorties d’un « plancher de déflation » afin de limiter ce risque.
The effect of inflation on investment returns can be just as destructive. Assume a sample equity portfolio return of 4% per year and an inflation rate of 2.5%. The real return of this portfolio, or the return minus the rate of inflation, would be 1.5%. So, in this case, an investment in equities would increase investors’ purchasing power by only 1.5% a year. An investment in any investment returning less than the 2.5% rate of inflation would effectively erode purchasing power, defeating even the most conservative goal of maintaining quality of life.
What are inflation-linked bonds, or ILBs?
Inflation-linked bonds are designed to hedge investor portfolios from the negative impact of inflation by contractually linking the bonds’ principal and interest payments to a nationally recognized inflation measure such as the Retail Price Index (RPI) in the UK, the European Harmonised Index of Consumer Prices (HICP) ex-tobacco in Europe, and the Consumer Price Index (CPI) in the U.S.
The earliest recorded inflation-indexed bonds were issued by the Commonwealth of Massachusetts in 1780 during the Revolutionary War.Footnote1 Much later, emerging market countries began issuing ILBs in the 1960s. In the 1980s, the UK was the first major developed market to introduce “linkers” to the market. Several other countries followed, including Australia, Canada, Mexico and Sweden. In January 1997, the U.S. began issuing Treasury Inflation-Protected Securities (TIPS), now the largest component of the global ILB market. Today inflation-linked bonds are typically sold by governments to reduce borrowing costs and broaden their investor base. Corporations have occasionally issued inflation-linked bonds for the same reasons, but the total amount has been relatively small.
How do ILBs work?
An ILB’s explicit link to a nationally recognized inflation measure means that any increase in price levels directly translates into higher principal values. As a hypothetical, consider a $1,000 20-year U.S. TIPS with a 2.5% coupon (1.25% on semiannual basis), and an inflation rate of 4%. The principal on the TIPS note will adjust daily to account for the 4% inflation rate. At maturity, the principal value is expected to be $2,208 (4% per year, compounded semiannually). Additionally, while the coupon rate remains fixed at 2.5%, the dollar value of each interest payment will rise, as the coupon will be paid on the inflation-adjusted principal value. The first semiannual coupon of 1.25% paid on the inflation-adjusted principal of $1,020 is $12.75, while the final semiannual interest payment will be 1.25% of $2,208, which is $27.60.
While the exact mechanism for calculating payments can differ across specific issuers, all ILBs are designed to provide investors with returns contractually linked to inflation that may be used as a tool to hedge against rising price levels.
The inflation hedge offered by ILBs is important because every investor and consumer is exposed to inflation and should consider having some measure of inflation hedging in their portfolio. Since traditional asset classes such as stocks and bonds - which tend to dominate many portfolios - can be adversely affected by periods of persistent inflation, ILBs, with their explicit link to changes in inflation, are an effective way to incorporate explicit real returns into a portfolio.
What factors affect the performance and risks of ILBs?
Together with inflation accrual and coupon payments, the third driver of ILBs’ total return comes from the price fluctuation due to changes in real yields. If the bond is held to maturity, the price change component becomes irrelevant; however, prior to expiration, the market value of the bond may move higher or lower than its par amount.
Just like nominal bonds, whose prices move in response to nominal interest rate changes, ILB prices will increase as real yields decline and decrease as real yields rise. Should an economy undergo a period of deflation – a sustained decline in price levels during the life of an ILB, the inflation-adjusted principal could decline below its par value. Subsequently, coupon payments would be based on this deflation-adjusted amount. However, many ILB-issuing countries, such as the U.S., Australia, France and Germany, offer deflation floors at maturity: if deflation drives the principal amount below par, an investor would still receive the full par amount at maturity. So, while coupon payments are paid on a principal adjusted for inflation or deflation, an investor may receive the greater of the inflation-adjusted principal or the initial par amount at maturity.
How do I determine the relative value of ILBs?
To compare ILBs with nominal government bonds and determine their relative value, investors can look at the difference between nominal yields and real yields, called the breakeven inflation rate. The difference indicates the inflation expectations priced into the market; it is the rate differential at which the expected returns of ILBs and nominal bonds are equal. If the actual inflation rate over the life of the bond is higher than the breakeven inflation rate, investors would earn a higher return holding ILBs while having lower inflation risk.
If the actual inflation rate is lower than expectations, the nominal bond of the same maturity would garner a higher return, though with a higher inflation risk. For example, if a 10-year nominal UK gilt is yielding 2.5% and a 10-year UK inflation-linked bond is yielding 0.25%, then the breakeven inflation rate is 2.25%. If an investor believes the UK inflation rate will be above 2.25% for the next 10 years, then a then an Inflation-Linked Bond would be a more attractive investment.
What are the risks?
As with other investments, the price of ILBs can fluctuate, and if real yields rise, the market value of an ILB will fall. Real yields can rise, without a corresponding increase in nominal yields. If held to maturity however, the market value fluctuations would be irrelevant and an investor is expected to receive the par amount. While, a period of deflation could reduce this par amount, in practice many ILBs may be issued with a deflation floor to help mitigate this risk.
1 National Bureau of Economic Research: “The Invention of Inflation-Indexed Bonds in Early America” by Robert J. Shiller. Return to content
Glossary of Key Investment Terms
Mentions Légales
Les performances passées ne constituent pas une garantie ou un indicateur fiable des résultats futurs. Un mot concernant les risques : L’investisseur sur le marché obligataire s’expose à certains risques au nombre desquels un risque de marché, de taux, de signature, de crédit, d’inflation et de liquidité. La valeur de la plupart des obligations et stratégies obligataires est affectée par les variations de taux d’intérêt. Les obligations et les stratégies obligataires assorties de sensibilités plus longues ont tendance à être plus sensibles et plus volatiles que celles qui affichent des sensibilités plus courtes. De façon générale, les prix des obligations chutent quand les taux d’intérêt augmentent, un risque renforcé par le contexte actuel de taux d’intérêt bas. La réduction actuelle des capacités des contreparties obligataires peut contribuer à un assèchement de la liquidité sur le marché et à une volatilité accrue au niveau des prix. La valeur des investissements obligataires peut être supérieure ou inférieure à leur coût d’achat à la date de cession. Les matières premièrescomportent des risques accrus, parmi lesquels les risques de marché, politiques, réglementaires et environnementaux, et peuvent ne pas convenir à tous les investisseurs. Les obligations indexées sur l’inflation (OII) émises par un gouvernement sont des titres à revenu fixe dont la valeur de remboursement est ajustée périodiquement en fonction du taux d’inflation. Les OII perdent de la valeur lorsque les taux d’intérêt réels augmentent. Les Treasury Inflation-Protected Securities (TIPS) sont des OII émises par le gouvernement américain. La valeur des actions peut baisser en fonction des conditions générales de marché, économiques et sectorielles réelles ou perçues. Le risque de gestion est le risque que les techniques d’investissement et les analyses de risque utilisées par PIMCO ne produisent pas les résultats attendus et que certaines politiques ou certains développements puissent affecter les techniques d’investissement à la disposition de PIMCO pour mettre en oeuvre sa stratégie.
Les hypothèses ou simulations de performance comportent certaines limites et sont généralement obtenues avec le bénéfice du recul. Il existe souvent de nettes différences entre les performances simulées et les résultats réels. De nombreux facteurs liés aux marchés en général ou à l’application d’une stratégie d’investissement spécifique ne peuvent pas être totalement pris en compte dans la simulation de résultats et peuvent tous impacter négativement les résultats réels.
Rien ne garantit que les résultats énoncés seront atteints. Rien ne dit que les stratégies d’investissement porteront leurs fruits dans toutes les conditions de marché ou qu’elles sont adaptées à tout type d’investisseur. Il est conseillé à chaque investisseur d’évaluer sa capacité à investir sur le long terme et plus particulièrement durant les replis boursiers.
L’indice des prix à la consommation (IPC) est un indice non géré représentant le taux d’inflation des prix à la consommation aux Etats-Unis tels que définis par le Department of Labor Statistics américain. Il ne peut être garanti que l’IPC ou que d’autres indices refléteront à tout moment le niveau exact d’inflation. Il n’est pas possible d’investir directement dans un indice non géré.
Le présent document est distribué à titre d’information uniquement et ne doit nullement être considéré comme un conseil en investissement ou une recommandation relative à quelque valeur mobilière, stratégie ou produit d’investissement que ce soit. Il est recommandé aux investisseurs de consulter leur professionnel de l’investissement avant de prendre toute décision en matière d’investissement. Les informations contenues dans ce document proviennent de sources réputées fiables, mais ne sauraient être garanties.
CMR2024-0312-3444927